Mission Ouvrière de l’Orne : 2017... 60e Anniversaire... et après ?
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Chacun trouvera sur cette page, les expressions pêle-mêle des uns et des autres et les textes que chacun aura partagé durant cette période très spéciale qu'il nous est donné de vivre. N'hésitez pas à nous communiquer vos textes, commentaires, slam, poêmes... nous les publierons... si vous le souhaitez ! Une adresse : td61@orange.fr - Merci !
Et voilà Pâques est arrivé sans qu’on y prenne garde.
Cette année, Jésus a, une fois de plus, trompé la garde.
Au tombeau, ils n’ont rien vu, rien entendu.
Jésus a soudainement disparu !
Tôt, Marie Madeleine est arrivée,
Elle a pris Jésus pour le jardinier.
Marie, une parole et tout est dit.
Il lui a suffi de répondre : Rabbouni !
En deux mots la preuve est apportée.
Le crucifié est vraiment ressuscité.
Pas de discours, pas de surenchères
Deux mots d’amour et tout s’éclaire.
Les disciples seront plus lents à croire.
Eux attendaient une rapide victoire.
Jésus avait bien, trois fois, prophétisé,
Et Pierre, par trois fois, nié !
Sur les bords du Lac de Galilée
Pierre, trois fois, sera repêché.
Seul un amour inconditionné
Peut à nouveau tout réparer.
Des pécheurs, il sera le Pasteur.
Crucifié aussi, en témoin du Seigneur.
Entre Jésus et Madeleine, une autre relation.
Madeleine a suivi Jésus jusque dans sa passion.
Trop de larmes et de lumière dans ses yeux,
Un appel lui suffit pour reconnaître l’Homme-Dieu
Hier, l’Homme a été flagellé, dépouillé, crucifié.
Voici l’Homme dit Pilate, par son pouvoir aveuglé.
Matin de Pâque, Dieu replace l’Homme dans le Jardin,
Jésus se fait reconnaître, plus de peine ni de chagrin.
Madeleine est là, nouvelle Ève aimée par Dieu sans Fin.
Qui roulera la pierre du tombeau corona ?
Le vaccin viendra, la médecine vaincra.
Entre temps nous aurons peut-être appris,
Que le profit est souvent l’ennemi de la Vie !
Depuis cette belle histoire tant de siècles ont passé ?
La résurrection se conjugue au futur et non au passé,
Même composé.
La gloire de Dieu c’est l’homme debout, relevé.
L’humanité ne sort de la mort qu’en fraternité.
Le Ressuscité, notre frère aîné, montre le chemin.
Un peu au-delà de nos jardins, la liberté sans fin,
Alors, témoignons de notre foi dans le ressuscité,
Sans composer !
Alléluia !
Michel ROGER (Curé de Thury-Harcourt - 14)
Photos Marie-Hélène MIROCHA
Bonjour
Quelques œufs de Pâques dans mon jardin ont fait éclore quelques réflexions…!
Alors vous et tous les Vôtres comment ça va ? Vous observez scrupuleusement les consignes ? Il fait beau. Dur dur de regarder le soleil et le ciel bleu derrière la fenêtre. Celles qui ont la chance d’avoir un jardin apprécient.
Dans mon petit bout de terrain il y a une vieille pompe en fonte dont le balancier a disparu. Tous les ans depuis que j'habite la maison - et sûrement même avant - un couple de mésanges vient remettre en état le vieux nid qui est dedans. Le dimanche 15 mars - c’était la veille du confinement - je les ai vues arriver. Plus de 3 semaines déjà. Comme le temps passe vite ! - Elles y entrent par le passage du balancier. C'est amusant de voir leurs allées et venues. Elles sont craintives... Je pensais au vieux Noë, confiné dans son arche, guettant près du hublot le retour de la colombe avec son brin d'olivier signe d'espérance et de vie annonçant l'accalmie du déluge mortel et l'heureux départ d'un monde renouvelé. La parole de Jésus, invitant non pas à l'insouciance mais à discerner l'essentiel me revint en mémoire :"Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'amassent pas dans des greniers et votre Père du Ciel les nourrit ! Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?" N'empêche qu'elles travaillent dur pour remettre en état le nid pour accueillir la couvée et pour rapporter dans leur bec la nourriture et veiller aux dangers… Un chat venait rôder de temps en temps. Dans ce cas-là, elles restaient éloignées de la pompe. Et je me demandais pourquoi. Elles avaient repéré ce chat qui se cachait parmi les iris, près de la pompe. Et elles zinzibulent pour faire partir le chat. Les virus ne sont pas toujours ceux que l'on pense...Alors je sortais pour chasser ce chat !
La vie continue...la vie renaîtra...Elle est là confinée à l'abri dans la vieille pompe.! Et les oisillons vont s'envoler...faisant confiance malgré les dangers du monde qu'ils vont apprendre à découvrir. Ce sera le même mais eux seront nouveaux-nés, pleins d'espérance. La vie, ils y croient. C'est elle qui triomphera.
J'entendais aussi tous les "prophètes" de tout calibre et de toutes obédiences, de tous médias et de toutes convictions - ceux qui croient au ciel et ceux qui n'y croient pas comme dit l'autre - prédire des lendemains nouveaux et prometteurs, annonçant que nous aurons grandi en humanité et que nous ne serons plus préoccupés de remplir nos greniers nationaux au mépris des autres, des petits, et que nous serons devenus capables de discerner, de repérer les priorités et surtout de les mettre en œuvre, avec persévérance...
Tu parles, tu rêves… A voir où en est l'Europe 70 ans après sa naissance... On n'avait pas entendu un peu le même discours au passage du nouveau millénaire ? Evidemment ça se fera tout seul...Vous militantes et militants de la justice, de la solidarité, de la fraternité, de la priorité aux petits, de l'écologie intégrale, de la dignité de tous...vous le savez bien ! Y a qu'à...tendre les mains, ça tombera du ciel...Elles le savent bien mes mésanges, puisque Jésus le dit…!
Si les changements espérés, souhaités, désirés ne sont pas inscrits dans le bronze de nos lois républicaines et dans nos traités européens et internationaux...alors paroles...paroles...comme chantait Dalida...Elles s'envoleront.
En attendant on est bien content de trouver quelque chose en ouvrant nos frigos et nos congels et on aspire tous à sortir de ce confinement qui devient pesant pour beaucoup. Et que ceux et celles qui sont sur la ligne de front vont en sortir vivants avec ceux et celles qu'ils s'efforcent d'arracher à la mort, avec ceux et celles qui assurent notre subsistance et le fonctionnement des services publics.
Drôle de Semaine Sainte ! Elle prend une certaine coloration dans ses célébrations confinées qui nous invitent à plus de vérité, de réalisme dans ce contexte d'épidémie mortifère.
"Le Christ est ce Verbe qui était au commencement, ce Verbe qui était avec Dieu, ce Verbe qui était Dieu. Et ce Verbe de Dieu s'est fait chair et il a établi sa demeure parmi nous. Car il n'aurait pas eu en lui-même de quoi mourir pour nous sans cette chair mortelle qu'il a tirée de nous." St Augustin. J'aime bien cette parole de St Augustin. Et ce Christ continue d'aller nous chercher jusque dans ce qui est mortel en notre humanité pour faire advenir, avec notre consentement, une humanité qu'il crée inlassablement à son image. Pensons-y ce soir et demain en célébrant sa résurrection. Ce n'est pas seulement une belle histoire qui se termine bien...Sinon ce que nous célébrerons c'est du pipeau.
Fallait bien que ça se termine en homélie…! Ce ne sont pas des œufs en chocolat qui étaient dans ma pompe.
Aux dernières nouvelles les oisillons sont sortis de leur double confinement, de l'œuf et de la pompe. Ils ont pris leur envol vers la vie, les yeux éblouis par le soleil…!
Et depuis un nouveau couple est venu visiter l’appartement de la pompe…. le confinement ce n'est pas mortel !
On sonne à ma porte. C’est Huguette C.- DLPS* –qui apporte le repas pour demain dimanche, comme elle le fait chaque samedi depuis 3 semaines.
.Je vous le disais bien : les oiseaux du ciel...le Bon Dieu les nourrit !!!!!
Sans en avoir le titre, tous et toutes vous prenez soin des oisillons du Bon Dieu.
Merci Huguette, merci à tous
Bonne Pâques à Toutes et à Tous et à tous les Vôtres !
Bernard
Le mystère de la Croix
En chemin, oui toujours en chemin,
Jésus annonce trois fois son destin.
Les disciples petit groupe restreint,
Rêvent tout haut, d’un final souverain.
Quand Jésus sera pris, la nuit, dans le jardin,
Tous fuiront, par peur des gardes du Sanhédrin.
Les déclarations solennelles, soudainement oubliées.
Jésus sera amené, seul, comme un voleur les mains liées.
Oui liées et clouées sur la Croix, assumée, acceptée.
Jésus est conscient de son choix, même abandonné.
Abandonné par ceux qu’il aimait, son esprit torturé.
Père, Toi aussi m’as-tu abandonné ? Le Fils Crucifié !
Sans la Croix, point de résurrection, elle est source de vie.
Sans la Croix, point de pardon, elle nous réconcilie.
Sans la Croix, pas de salut dans l’absolu, pure folie.
Sans la Croix, pas d’amour qui sauve aussi l’ennemi.
Jésus sait tout cela et il le dit : Père pardonne leur !
Mission accomplie, il rend l’esprit. Finie la peur.
Jésus a montré aux hommes le seul et vrai chemin.
Seul un amour absolu fait de nous des êtres humains.
C’est dans l’humilité que Dieu nous rejoint.
L’humilité d’une humanité à l’orgueil renversé.
Dieu vient à nous, dépouillé de toute puissance.
La Croix du Christ signe pour toujours sa présence.
Au Calvaire, Il a cloué la haine sur le bois.
Le Dieu qui punissait s’efface avec sa loi.
Fils de Dieu, descends donc et nous croirons !
Puissant oui, quand du Père, il révèle le pardon.
Sur les chemins de croix inventés par le Corona,
Il y a jours et nuits des hommes et des femmes,
Qui au risque de leur vie, sont vivantes flammes.
Nuit Pascale annoncée, l’humanité s’enchantera.
Ecoutons l’Exultet qui résonne déjà.
Transmis par Michel ROGER (Curé de Thury-Harcourt - 14)
L’engagement de Jésus-Xt
(le contenu de son engagement )
Le déroulement de la semaine sainte nous remet en mémoire en quelques jours ce qu’on appelle en quelques mots : le mystère du salut. La vie de Jésus est orientée vers la vie, sa vie donnée, de sa vie publique faite d’enseignements, de formation et d’ accompagnement des disciples, des foules, des malades jusqu’au signe du lavement des pieds, à la croix et à la lumière de la résurrection. St Jean résumera cela en une formule : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ».
Jésus se met en route, à la suite du mouvement de Jean le Baptiste.
Quelques caractéristiques de ce mouvement : dans la société juive, l’organisation religieuse et sociale tourne autour du Temple de Jérusalem le système des sacrifices, avec la loi, le clergé, l’influence des pharisiens.
Jean le B. appelle à un sursaut, à une conversion ; ce ne sont pas les sacrifices d’animaux, extérieurs, qui apportent le salut, « ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi » disait déjà un prophète. Jean appelle à un baptême de conversion.
Jésus fréquente ce milieu un temps puis s’en détache, en prenant la route pour annoncer une bonne nouvelle pour tout le peuple. Passer de bourg en bourg… Les gens en quête de salut venaient vers Jean, ils étaient baptisés dans le Jourdain. Jésus lui, va aller vers les gens, les rencontrer dans leur milieu et les appeler à la vie en abondance. Ils pourront construire sur le roc de sa Parole. (Luc 6,47).
Repérons dans les évangiles ce que Jésus nous dit de son projet :
(quelques références dans les évangiles selon St Jean (Jn) ou St Luc (Lc )
Une formule qui résume : Jésus enseignait et guérissait.
Lc 4, 43 : Aux autres villes aussi, il me faut annoncer la bonne nouvelle du règne de Dieu.
Lc 5 : Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs.
- Dans son entretien avec Nicodème (Jn) Il faut naître d’en haut ;
Dieu a envoyé son fils dans le monde pour que le monde soit sauvé par lui.
- Dépasser la loi juive : On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres »
- Dialogue avec une femme de Samarie (Jn) : l’eau que je donnerai deviendra une source jaillissante en vie éternelle.
Il nous faut accomplir l’œuvre du Père.
La samaritaine : « le Messie doit venir, celui qu’on appelle Christ ; lorsqu’il viendra, il nous enseignera toute chose ».
Jn 9, 39 : Je suis venu en ce monde pour une remise en question, afin que ceux qui ne voyaient pas voient (les exclus du système religieux) et que ceux qui voyaient deviennent aveugles (ceux qui pensaient avoir la vérité, les pharisiens et scribes).
Jn 6 : Le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie.
Jn 5, 24 : Celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement mais il est passé de la mort à la vie.
Des signes posés qui annoncent ce règne de Dieu : des guérisons ; une bonne nouvelle qui se traduit dans la santé retrouvée du corps, avec une formule telle que : je te l’ordonne, lève-toi !
(Nous pensons au chant : debout lève-toi, le monde est dans tes mains... et à bien d’autres qui indiquent cet élan, comme participation au monde nouveau).
Je n’ai pas la charte du mouvement ACO sous les yeux mais je crois que le projet est bien : mettre en avant la dignité de chacun, qu’il se lève, qu’il se relève; ce que la JOC traduit selon la formule du Père Guérin : un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde parce qu’il est fils de Dieu.
D’autres signes : en Lc 5 la pêche qui réussit
Le paralytique porté par des gens : ta foi t’a sauvé. Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi.
La guérison d’un homme à la main paralysée : « Lève-toi et tiens-toi là au milieu ».
Au fils de la veuve de Naïm : Jeune homme, je te l’ordonne, réveille-toi ; et la foule de clamer : un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple.
Jeudi saint 9 avril 2020
C.C.
À suivre : le comment de son engagement
Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. À cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va-t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? À quoi ressemblera notre vie après ?
Après ? Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s'arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ? Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins trois soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ? Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ? Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ? Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ? Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses ou amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ? Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions devenus les esclaves d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ? Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ? Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ? Après ce sera différent d'avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n'y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s'accomplit au cœur de l'épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n'existe pas de mot.
Tchad : L'humanité ébranlée et la société effondrée par un petit machin
Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.
Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yémen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...).
Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (le Hirak a pris fin).
Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales. ..).
Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..).
Ce que les gilets jaunes et les syndicats n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...).
Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie.
Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.
Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.
Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer.
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.
Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour cloner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel.
Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.
Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.
Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière.
Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?
Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence.
Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus.
Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.
Aimons-nous vivants !
Aux membres de la famille issue des L… et aux membres de la famille issue des M… (je fais le même courrier… je suis un peu fainéante…)
Et nous voici au début de notre quatrième semaine de confinement… J’avoue que j’espérais fortement que ça s’arrêterait là, que nous pourrions enfin retrouver notre famille, nos amis, que nous allions pouvoir fêter le déconfinement !!!
Tout autour de moi j’entends un autre son de cloche (c’est bientôt Pâques) !!! Plutôt que du déconfinement, c’est la déconfiture : « faut pas rêver… ce ne sera pas avant le mois de juillet… le mois d’août… inutile de réserver pour les vacances… »
Un coup de cafard est venu me frôler hier soir… très vite balayé par cette envie de vivre malgré tout et au mieux tous ces moments d’enfermement.
Nous allons nous mettre encore plus aux nouvelles technologies… Pas triste pour des « vieux » comme nous !!!
Déjà j’ai trouvé comment faire sur mon téléphone portable pour former des « groupes » : groupe « Gym » – groupe « échange et partage » - groupe « chant ». Avant, j’envoyais un message à une personne du groupe, après je transférai à chaque personne. Une fois cet envoi terminé, il fallait que je recommence l’opération si je voulais envoyer un autre message… Ça prenait un temps fou !!!
Remarquez, en ce moment, du temps, on en a !!! Mais quand même, c’est plus pratique d’envoyer directement au « groupe » !!! Maintenant, il faudrait savoir comment faire pour que les copines qui reçoivent mes messages « groupés » envoient elles-mêmes au groupe plutôt que de passer par moi !
Pour les mails à la famille, j’avais déjà des groupes. Je les ai complétés. J’ai vu aussi qu’on pouvait mettre tous les documents dans des « dossiers » !!! Ah ! Confinement ! Tu nous formes bien !!!
Nous nous sommes mis aussi à « Skype » !!! Miracle de technologie qui nous permet de voir en direct nos enfants et nos petits-enfants… Bon, il a fallu un « certain temps » pour y arriver. Heureusement, notre petite fille Clothilde nous a guidés. Une fois dedans, problème de caméra !!! Christophe à son tour, nous a guidés pour aller « activer » cette fichue caméra. Et miracle !!! Ça marche !!! Nous ne maîtrisons pas encore bien… mais ça avance !!! Nous allons bientôt être des pros !!!
Le ménage est « presque » terminé. Les chambres, la salle de bain, la cuisine sont terminées. J’ai commencé la salle. Mais je vais prendre mon temps !!! Ne pas se précipiter… pour avoir toujours une activité…
J’espère que l’heure qui nous est accordée pour « le sport » va rester. Depuis trois semaines, je continue de marcher dans ma campagne déserte. Qu’on ne m’enlève pas ça !!!
Dans mon mouvement d’action catholique ouvrière, nous nous envoyons régulièrement des nouvelles aussi. Comment préparer cette semaine « sainte » et ce chemin vers « une nouvelle vie ». Moi, je fais le lien entre cet homme nommé Jésus et la situation d’aujourd’hui. Cet homme essayait de changer le monde, de faire en sorte que les exclus de toutes sortes soient respectés, conservent cette dignité qui est en eux. Il a d’abord été acclamé par la foule le jeudi et condamné à mort le vendredi par les puissants de ce monde car sa façon de faire ne plaisait pas. Ses idées étaient trop révolutionnaires. Nous acclamons les personnels soignants, les caissières, etc… etc… J’ai entendu le Président dire : « il ne faut pas continuer à penser au profit, il faut penser à l’humain d’abord ». Que restera-t-il de ces belles paroles ?
Une rescapée d’Auschwitz disait ce matin sur Ouest-France :
" Je suis émerveillée des gestes de solidarité qui se multiplient. Être solidaire, c’est reconnaître l’autre dans son existence même. Un regard peut tuer, un regard, un sourire, une parole, un appel téléphonique peuvent appeler à la vie. Tous ces gestes viennent dire que chacun peut donner le meilleur de soi, mettre son attention son imagination au service de l’autre. Puisqu’il est question de contagion, que ce soit celle de plus d’amour et de service à l’autre. Alors, il se pourrait que « demain » nous réserve de belles surprises."
Magda Hollander-Lafon.
Elle rêve de ce que voulait cet homme que les chrétiens vont fêter ce dimanche de Pâques.
Nous, les membres de l’Action Catholique Ouvrière, nous sommes invités à mettre des bougies sur nos fenêtres pour célébrer cette nouvelle vie et bien sûr la vie de tous ceux qui sont à notre service : les caissiers, les caissières, les éboueurs, les personnels soignants et tous les autres.
J’en connais qui vont dire : « qu’est-ce qu’elle nous fait là, la vieille tante ? Elle nous fait une leçon de catéchisme ? »
Je vous souhaite à tous de vivre au mieux cette quatrième semaine. Je suis heureuse que nous arrivions à partager sur nos familles. C’est super tous ces textes, toutes ces photos qui nous font « connaître » l’ensemble de la famille (pour les plus jeunes surtout)
GROS BISOUS
Bonjour à vous, frères, sœurs, neveux et nièces, petits neveux, petites nièces !
Dans le Ouest France de ce matin Jacques RICOT, Docteur en philosophie disait :
Occupez-vous des proches qui sont dans votre appartement, votre maison ; donnez des nouvelles, prenez des nouvelles, lisez.
Retrouvez aussi ce sens de l’essentiel. Je pense que c’est important dans les moments que nous vivons.
C’est ce qui me pousse ce matin à vous envoyer ces mots. Nous voici tous (ou presque) confinés chez nous. Nous avons un peu plus de temps pour partager ce qui fait notre vie de tous les jours.
Dans la famille MEZIERE, nous avons vécu les 80 ans d’une belle-sœur (M.France) qui habite Château-Gontier, dans la Mayenne. C’était samedi dernier, jour où l’on a appris, que dès le lendemain, il faudrait éviter les « regroupements ». Nous avons respecté les « barrières » : pas de bisous (ça a été très difficile pour moi qui adore faire des bisous !!!), pas de serrements de main. Par contre, nous n’avons pas respecté cette distance d’un mètre entre nous. Nous étions l’un près de l’autre pendant le repas. Nous espérons que personne ne sera atteint de ce « coronavirus ».
Depuis lundi, tout le monde est « confiné ». Nous avions l’habitude de recevoir notre fils David qui travaille sur Alençon (au centre de Formation des apprentis), Mathis, notre petit fils qui prépare un BTS en alternance à l’ISPA (Institut de Plasturgie d’Alençon) (15 jours à l’école- 15 jours en entreprise) – Zoran, notre petit fils qui a déjà 31 ans !!! (entrepreneur en plomberie) sur Alençon – et parfois Mattéo, notre petit fils qui a un BTS Domotique (entreprise électrique sur Alençon) et Emile (en apprentissage plomberie au CFA d’Alençon). Il a son « tonton David » comme formateur !!! Ils viennent tous à la « cantine » comme ils disent. De 7 personnes chaque jour, nous voici réduits à 2. Ca fait un peu vide !!!
Plus de gymnastique le lundi matin, plus de centre social le mercredi après-midi, plus de chant le jeudi après-midi. Plus de rencontres de locataires, plus de réunion du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), plus de café entre amies.
Du coup, il faut s’occuper autrement !!! Je continue de marcher le matin (avec ma dérogation). Je suis sur un petit chemin de campagne. Je ne rencontre jamais personne. J’en ai besoin car vieillesse oblige, je fais de l’ostéoporose !!! les os sont plus fragilisés et la marche aide à ne pas les user trop vite !!!
Et j’ai décidé de faire mon « gros » ménage !!! J’ai déjà nettoyé deux chambres de fond en comble (plafond, fenêtres, volets, literie, rideaux, etc… etc…). Je le faisais souvent en juillet. Ce sera cela de gagné !!! En juillet je pourrais faire du sport, de la piscine, de la marche, du vélo !!!
Je lis aussi. Nous avons eu la chance d’avoir du beau soleil ces derniers jours !!! Un petit fauteuil dans le jardin ! Que demande le peuple ?
Marc bricole dans le jardin. Nos fils ont abattu les thuyas et ont posé des panneaux de bois à la place voici une dizaine de jours. Marc fignole tout cela. Le reste du temps, il lit ou fait des mots fléchés.
Pour finir, je vous partage la dernière phrase d’un texte d’un auteur inconnu du 17ème siècle :
« Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Soyez positif et attentif aux autres. TACHEZ d’ETRE HEUREUX »
C’est une ancienne collègue du Lycée où je travaillais qui m’avait envoyé ce courrier en 2005. Je l’ai retrouvé en cherchant dans mes papiers des traces de ses écrits pour son inhumation qui a eu lieu vendredi 13. Là encore, c’était très juste. A quelques jours près, je n’aurais pas pu assister à son inhumation.
Dans son courrier, elle parlait de son enfance, de sa grand-mère qui avait perdu un fils de 21 ans en 1914, de sa peur à elle pendant la guerre 40 lorsque les avions passaient, sa fuite dans les tranchées, sa peine quand une élève de sa classe est morte sous les bombardements de Mayenne. Et pourtant, elle dit :
« et au milieu de tout celà, comme une lueur : une jeune soldat allemand de 19 ans m’a offert une petite broche la veille de son départ pour le combat qu’il n’avait pas demandé. Il logeait en face de chez nous. Il venait souvent nous voir et nous aimait bien. Pour les enfants que nous étions, mon frère et moi, il était comme un grand frère. Alors, ne plus jamais revoir cela, c’tait mon rêve. Mais il faut toujours rester vigilant. J’ai confiance dans les jeunes générations. »
Et un autre extrait d’un communiqué de l’Action Catholique Ouvrière (je fais partie d’une équipe) :
Profitons de ce confinement pour retrouver le vrai sens de notre vie. Il y a des choses essentielles. Trop de gens sont attirés par l’individualisme, le profit et n’arrivent plus à voir ce qui est beau, vrai.
Demeurons prudents et disciplinés, quoiqu’il nous en coûte et surtout, autant que possible, gardons une forme d’humour partagé qui, au-delà de tout, aidera chacun à surmonter les épreuves présentes et à venir. Mauricette
J'ai lu ce passage d'Evangile : Marc 4, 35-41
Cette grande tempête, ça me fait penser à tous ces soignants de l'Est, de la région parisienne qui sont dépassés par les évènements, à nous tous pour qui la vie est bouleversée.
Alors Seigneur, dans ces situations, aide-nous à avoir Foi en ton Amour. Déjà, nous en voyons de nombreux signes. Toute cette solidarité qui se joue dans la vie de tous les jours. Nous en sommes tous témoins. Toute ces envies des copines de partager comment elles vivent ce confinement. Cette attention aux autres (deux copines sont à l'hôpital). Elles leur téléphonent régulièrement. Toute cette vie de famille qui se réveille.
Oui, Seigneur, comme tes disciples, j'ai peur de cette tempête dévastatrice, j'ai peur de la souffrance si des proches tombent dans cette mer tourmentée. En même temps, je te remercie de permettre tous ces gestes de solidarité. J'espère que, lorsque nous mettrons le pied sur terre, nous pourrons relire tout cela. C'est un peu ma prière de tous les matins quand je marche : Seigneur, aide tous les décideurs à mettre à plat tout ce que le peuple a écrit dans les cahiers de doléances, tout ce que les syndicats demandent depuis si longtemps (entr'autre pour les hôpitaux). Et comme nous le faisions en JOC, qu'ils voient, qu'ils jugent la situation, qu'ils regardent ce qu'il est urgent de faire à court, moyen et long terme, et qu'ils agissent pour un monde plus juste, plus fraternel.
Voilà, ça fait au moins 10 ans que je prie comme ça !!! Ca ne change pas grand chose !!! Mais je garde confiance en toi, Seigneur.
je ne vais pas vous faire de prières
Je ne vais pas vous faire de prières ;
je ne sais pas réellement les faire.
Pourquoi parlez au seigneur
de toutes mes peurs ?
C'est pas lui le responsable ;
il n'est pas coupable
Toutes ces questions, ces interrogations,
c'est pas lui qui va me donner les réponses.
Faut que je réfléchisse à ma croyance.
Je devrais retrouver peut-être ma bible
mais faut que je cible.
Où elle est caché ?
Elle est la quelque part,
dans un placard,
au fond d'un tiroir,
d'une armoire ;
je ne sais pas
mais je vous lis
alors se n'est pas un soucis pour moi aujourd'hui.
donc en pièce jointe un slam sur mon ressenti
d'aujourd'hui,
de l'isolement, du confinement.
Prenez soin de vous.
Amitié.
ALENNE Emmanuelle
L'isolement m'a fait revenir mon ennemie.
Amie fut-elle à un moment de ma vie.
Madame la Solitude,
elle est arrivée comme à son habitude
sans me prévenir, sans m'écrire.
J'en connais bien la cause
et je suppose
que cette venue
impromptue
en est le seul responsable
et inexcusable, virus.
Je ne peux rien faire,
à part ranger mes affaires.
je me sens inutile ;
je suis comme immobile.
Je ne suis pourtant pas seul ;
j'ai mes enfants, google
mais je tourne en rond
et bonjour les jurons !
Je me fais trop de soucis ;
je ne vois plus mes amies.
Je m'inquiète pour ma formation ;
je m'étais faite tellement d'illusions.
J'en ai perdu ma motivation ;
je me pose trop de questions
et j'en ai pas les réponses
et je m'enfonce
dans incertitude,
dans l’inquiétude.
J'avais besoin de toi, Solitude, aujourd'hui,
pour intégrer les événements de ma vie
et ne pas les intérioriser
j'avais besoin de toi , Solitude,
pour m'aider à reprendre pieds,
à écrire sur cette feuille de papiers
des mots qui me ressemblent,
des mots qui s’assemblent.
Solitude
tu peux partir
même si je suis seule à écrire
seule à panser mes maux,
je ne suis pas solo.
Mes doutes et mes inquiétudes
Laissent le pas à des certitudes.
L’événement réparateur,
l’Événement déclencheur
qui a fait s'envoler mes peurs
je le cherche encore en moi
ou peut être pas
trop de questions tue la question :
Ma foi serait elle plus forte que la solitude ?
ALENNE Emmanuelle
Quelle ruse de la part de nos bonnes religieuses bretonnes pour nous convaincre de réciter un Notre Père en ce temps de coronavirus ! (Transmis par l'ami Pierre HERICHER - 76)
Service gratuit simple et accessible à tous